L’exigence politique est que les dépenses de l’armée s’élèvent à 1% du PIB d’ici 2035 (ou 2030). Or, le PIB n’est pas un indicateur approprié pour déterminer les dépenses :
- Le PIB peut varier très fortement et les dépenses qui y sont liées évoluent en fonction de ces fluctuations.
- En 2021, par exemple, plusieurs pays de l’OTAN ont soudainement atteint l’objectif de 2 %, car ils ont subi un effondrement économique pendant la pandémie – sans avoir travaillé pour atteindre cet objectif.
- La Suisse est une grande puissance économique avec un PIB très élevé. Il est donc évident que les dépenses en pourcentage du PIB sont plus faibles que celles de la plupart des autres Etats.
- Même la cheffe du Département des finances, Karin Keller Sutter, a récemment déclaré : « Je trouve tout simplement un peu douteux que l’on fixe un pourcentage du PIB ».1
Avec d’autres valeurs de comparaison, on obtient rapidement une autre image. Si l’on mesure par exemple les dépenses de l’armée à la population d’un pays, c’est-à-dire les dépenses militaires par habitant, la Suisse se trouve dans une toute autre situation (voir graphique ci-dessous).
De plus, certains postes manquent dans les dépenses de l’armée suisse, car ils sont décomptés différemment. Il s’agit par exemple des allocations pour perte de gain, des biens immobiliers du DDPS ou des pertes de valeur ajoutée. Les coûts réels devraient être jusqu’à 2,5 milliards de francs par an. CHF plus élevés.2
Avec l’exigence actuelle du chef de l’armée Thomas Süssli, bien qu’il arrive aussi que l’on attise les craintes, que les dépenses doivent être augmentées à 1% du PIB d’ici 2030 déjà, une décision prise par le Parlement n’est pas respectée ou est délégitimée, ce qui doit être considéré comme tout à fait délicat.